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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

Il laisse un certain nombre d’ouvrages inédits parmi lesquels un volume de vers intitulé : Galerie de Tableaux, auquel appartiennent les trois premiers morceaux qu’on va lire.

Auguste Vitu.


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JAPON




Japon, clair paradis des nuances joyeuses,
Émeraudes, rubis, saphir et diamant !
Pays de l’art subtil! pays cher à l’amant
Des femmes au teint pâle et des fleurs lumineuses !

Salut, fils du Soleil ! Aux heures pluvieuses
J’évoque tes splendeurs en un rêve charmant.
Là, dans un pavillon où, paresseusement,
Ondulent des rideaux d’étoffes précieuses,

Sur des coussins brodés d’oiseaux et de dragons,
Je me vois étendu, délicatement ivre,
Et fumant à longs traits une pipe de cuivre,

Tandis que dans la rue une dame aux yeux longs,
Oui m’aima récemment, de sa main languissante
Retrousse en souriant sa jupe éblouissante.


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LA HÊTRAIE




C’était une hêtraie, élevée et profonde,
Oasis de fraîcheur et de sérénité,
Au sommet d’un coteau plantée avec fierté,
Calme, à s’y croire encore aux premiers jours du monde.