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HIPPOLYTE BUFFENOIR.

 
Amie, en attendant le terme du voyage,
Marchons à la clarté des plus beaux de nos jours,
Et laissons retentir dans l’écho du rivage
Le chant mélodieux des naïves amours !

(Cris d’Amour et d’Orgueil)


TENDRESSE

Quandd tu viendras rêver sur le banc solitaire,
Près du saule qui tremble au vent léger du soir
Sous le feuillage ému quand tu viendras t’asseoir,
Pense qu’il est quelqu’un qui t’aime sur la terre.

Que tes yeux, effleurant les nénuphars dorés,
Ne versent point de pleurs ; mais que la souvenance
De nos chers rendez-vous, par l’amour consacrés,
Chasse au loin l’amertume intime de l’absence.

Songe bien que je suis sous la ramure aussi,
Puisque en toi mon image est toujours si vivante,
Et que l’amour si pur, dont ton cœur est saisi,
Pour mes jours attristés s’alarme et s’épouvante.

Songe encore et surtout que j’ai pour toi vraiment
Une tendresse exquise, un complet dévouement,
Et que ton souvenir, autour de moi, sans cesse
Voltige, frais et doux, ainsi qu’une caresse.

(Allures viriles)