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LOUIS TIERCELIN.

Le père faisait pour sa vie
De beaux rêves que Dieu défend.
Il vivait, le petit enfant,
Heureux et rose à faire envie.

Il est mort, le petit enfant ;
Il s’est envolé vers les Anges.
Avec des sourires étranges,
Il est mort, le petit enfant.
Il est mort, et le cœur se fend
Devant ce linceul fait de langes.
Il est mort, le petit enfant ;
Il s’est envolé vers les Anges.

(L’Oasis)

UNE NUIT AU GRAND BÉ
FRAGMENT
L’OMBRE

Les Rois sont morts ! Les Dieux meurent ! Le doute immonde
S’étend comme un déluge effrayant. Tout périt !
Quel sera l’avenir ? Nul ne le sait ! L’esprit
N’ose prévoir le sort qui sera fait au monde !

Heureux âge où la Terre était soumise aux Cieux,
Où les hommes, en proie aux forces naturelles,
Dans les champs ravagés ou fertiles par elles,
Les vénéraient, pasteurs calmes ou soucieux.