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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

Je veux que le bonheur apaise et sanctifie
Tout ce qui se révolte et ce qui se défie,
Et, réconciliant tous les êtres entre eux,
Que la fraternité de l’univers heureux,
Comme un parfum d’encens, monte jusqu’à mon trône. »

Ô frères, c’est ainsi que doit tomber l’aumône.


(L’Oasis)



LE PETIT ENFANT





Il jouait, le petit enfant
Aux blanches mains, aux lèvres roses ;
Ignorant nos soucis moroses,
Il jouait, le petit enfant.
Joyeux, candide et triomphant,
Sur le tapis couvert de roses,
Il jouait, le petit enfant
Aux blanches mains, aux lèvres roses.

Il dormait, le petit enfant,
Dans son berceau de mousseline.
Fleur fatiguée et qui s’incline,
Il dormait, le petit enfant.
Et la mère, en le réchauffant,
Le berçait d’une voix câline,
Il dormait, le petit enfant,
Dans son berceau de mousseline.

Il vivait, le petit enfant,
Heureux et rose à faire envie,
Front radieux, âme ravie,
Il vivait, le petit enfant.