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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


II pleut ! Ces étincelles
Pour nous font flamboyer
La poudre de ses ailes
Qu’il vient de déployer.

Il pleut, il pleut, mon ange !
Courons là-bas ! Je veux
De cette poudre étrange
Poudrer tes blonds cheveux.

(Les Caresses)

LES PAPILLONS

Papillons, ô papillons,
Restez au ras des sillons.
Tout au plus courez la brande :
C’est assez pour vos ébats.
Qu’allez-vous faire là-bas
Tout petits sur la mer grande ?

— Laisse-nous, décourageux !
Il faut bien voir d’autres jeux
Que ceux dont on a coutume.
Quand on est lassé du miel,
Ne sais-tu pas que le fiel
Est doux par son amertume?

— Mais des fleurs pour vos repas,
Là-bas vous n’en aurez pas.
On n’en trouve que sur terre.