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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Vos pieds blancs sont posés sur l’océan qui gronde,
Votre front resplendit par delà le couchant.
Mais vous prenez pitié des misères du monde,
Et du rossignolet vous écoutez le chant.

Faites que nous gardions gaiement votre bannière
Et que, bons serviteurs fatigués de lutter,
Nous entendions encore, à notre heure dernière,
Au clocher du village un Angélus tinter.

Cette musique est douce à l’orphelin qui pleure,
Douce à la nuit qui tombe et douce au point du jour.
Elle nous conduira vers la claire demeure
Où fleurit le rosier de l’éternel Amour.

Heureux si, de bien loin suivant les saints apôtres,
Parmi l’or et l’azur du royaume enchanté,
Nous pouvons, dans la paix promise à tous les vôtres,
Adorer à jamais votre virginité !

(Le Miracle de Saint Nicolas)