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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Lui timide, un peu jeunet,
Elle fraîche et guillerette,
Cueillir un brin de fleurette
À mon jardinet.

Craintifs comme deux colombes
Prêtes à s’effaroucher,
Je crois les voir s’approcher
De nos pauvres tombes.

Ils se tiendront par la main,
Regardant tout sans mot dire,
Mais je veux qu’un bon sourire
Leur vienne en chemin.

« Cher poète sans malice,
Diront-ils en se signant,
C’est là qu’il dort maintenant ;
Que Dieu le bénisse !

Jamais il n’a fait affront
À qui l’invitait à boire. »
Et pour fêter ma mémoire,
Ils s’embrasseront !

(Émaux Bressans)

CANTlQUE

Ô Dieu qui fis les fleurs, l’eau chaste, la nuit claire,
Et l’aube frissonnante et le soir triomphant,
Dieu que la terre adore et qui daignes te plaire
Aux refrains du vieillard et du petit enfant,