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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Sa chair épouvantée a l’horreur du péril ;
Si, quand viendra le jour que notre honneur réclame,
Il n’est pas là, soldat, marchant sans maugréer,

Ô mère ! ta tendresse a mal formé cette âme ;
S’il ne sait pas mourir, tu n’as pas su créer !


(Nouveaux Chants du Soldat)


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STANCES


STANCES POUR L’ORPHELINAT DES ARTS


I



Lorsque au jour du combat, victime expiatoire,
Le soldat tombe et meurt en cherchant la victoire,
Que son rang fût obscur ou qu’il fût éclatant,
Le peuple reconnaît la dette solennelle ;
Et la Mère-Patrie abrite sous son aile
Les enfants dont le père est mort en combattant ;


II


Et le respect de tous les guide et les escorte,
Et, si faible que soit l’appui qu’on leur apporte,
Ces pauvres orphelins en sont enorgueillis.
À leur juste fierté leur deuil se rassérène,
Car ils savent qu’ils ont la France pour marraine
Et que leur père a bien mérité du Pays.