Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t3, 1888.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




PAUL DEROULÈDE


1846




Paul Déroulède, né à Paris le 2 septembre 1846, prit une part glorieuse à la défense du pays en 1870. Poète et soldat, il n’eut dès lors qu’un sentiment : le patriotisme. Ses œuvres ont pour titres : Chants du Soldat (1872) ; Nouveaux Chants du Soldat (1875) ; Marches et Sonneries (1881).

« La poésie de Paul Déroulède, dit M. Armand de Pontmartin, est prise dans les entrailles mêmes des sujets quelle traite ; elle en a les ardeurs, les fiertés, les tristesses viriles, l’humeur guerrière, le patriotisme invincible. Elle reste militante quand le pays ne se bat plus ; elle est l’intrépide sentinelle des lendemains de la défaite. C’est une poésie toute d’action, conçue dans la douleur, née dans l’orage, familiarisée dès le berceau avec l’odeur de la poudre, le sifflement des obus et le bruit du canon, ayant eu pour langes le lambeau d’un drapeau troué de balles ou le linceul d’un mobile mort en criant : « Vive la France ! » Cependant, au dire d’un critique, « dans la plupart des pièces qui composent les Chants du Soldat l’incorrection du style est fréquente, surtout dans les pièces narratives. » Malgré une telle restriction, on ne peut qu’applaudir de grand cœur à ces œuvres vivantes et passionnées qui vous laissent une impression profonde et durable comme le Gloria Victis de Merciè et la Dernière Cartouche de Neuville.

Outre les recueils poétiques qui sont devenus populaires, Paul Déroulède a publié un drame en vers, Jean Strenner, qu’il avait fait représenter en 1869 à la Comédie-Française, puis un autre drame également