e ne puis résister à la mélancolie
De la feuille qui tombe et du jour qui s’en va ;
À ce moment, en moi quelque chose se plie,
Quelque chose de fier qui souffrit et rêva.
Cette feuille qui tombe et qu’à jamais oublie
L’arbre, auquel tout à l’heure un souffle l’enleva,
Ce jour déjà mourant qui lutte et s’humilie
Comme un proscrit blessé que le ciel réprouva,
Cette feuille, ce jour, cet oubli, tout m’attriste.
Une seule pensée en mon esprit subsiste,
Qui me dit : « C’est l’hiver ! » qui me dit : « C’est la nuit !
Demain, cieux et forêts rajeuniront encore…
Mais à la feuille morte, à l’heure qui s’enfuit,
Hélas ! qui parlera de printemps ou d’aurore ?…
ur l’herbe du verger, au pied de la charmille,
Le jeune homme est assis près de la jeune fille.
Chaque étoile à son tour pique le firmament ;
Mille senteurs dans l’air, mille chansons bénies
Unissent leurs parfums, croisent leurs harmonies ;
La nuit vient lentement.