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VILLIERS DE L’ISLE-ADAM.


CONTE D’AMOUR

I

ÉBLOUISSEMENT



La Nuit, sur le grand mystère,
Entr’ouvre ses écrins bleus :
Autant de fleurs sur la terre
Que d’étoiles dans les cieux !

On voit ses ombres dormantes
S’éclairer, à tous moments,
Autant par les fleurs charmantes
Que par les astres charmants.

Moi, ma Nuit au sombre voile
N’a, pour charme et pour clarté,
Qu’une fleur et qu’une étoile :
Mon amour et ta beauté !


II

L’AVEU

J’ai perdu la forêt, la plaine
Et les frais avrils d’autrefois…
Donne tes lèvres : leur haleine,
Ce sera le souffle des bois.