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ALBERT MÉRAT.


LES COLLINES



Quand je monte vers la barrière,
En laissant la ville en arrière ;
Quand la rue est près de finir,
Un mirage, un décor, un rêve,
Au bout de mon chemin se lève :
Voyez les collines bleuir !

Je vous connais : vous êtes Sèvres ;
Vous avez des noms doux aux lèvres
Et des sourires tentateurs.
Vous êtes Meudon ; vous, Asnières,
Et vous faites bien des manières
Pour de si petites hauteurs.

C’est que vous êtes les collines
Chères, profondes et câlines,
Honneur charmant de notre été,
Et que vous êtes très jolies
Dans vos fines mélancolies
Et vos caprices de gaîté.

C’est, lorsque Mai verdit les branches,
Que vous nous donnez, les dimanches,
À pleins rayons votre soleil,
L’ombre qui tombe de vos chênes
Et, tout près des sources prochaines,
Une heure d’aise et de sommeil.