Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/336

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
316
ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


III


 
Sonore, éclatante et vermeille
Oiseau chantant, flambeau qui luit,
La Lyre à l’Aurore est pareille,
Chassant les ombres de la Nuit.
Aux ténèbres du cœur levée,
Souriante et de pleurs lavée,
Elle monte en resplendissant,
Et, sur nos têtes suspendue,
Fait flamboyer, dans l’étendue,
Nos larmes avec notre sang !

(Le Pays des Roses)



NATALE CARMEN


I




Les Temps se recueillaient, et les Heures pâlies,
Sentant fléchir leur vol sous le ciel irrité,
Pleuraient l’antique honneur des formes abolies
Et le spectre divin de l’antique Beauté.

Aux lèvres des mortels, voyant mourir l’hommage,
Elles disaient : « L’azur, trop lointain désormais,
Dans les terrestres flots ne mire plus l’image
Des astres triomphants qui peuplent les sommets !