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FÉLIX FRANK.


Tu m’as demandé si c’est le Printemps ?

Le Printemps, c’est Toi ! Prés verts, chambre close,
Il éclaire tout d’un reflet vermeil ;
Il éclaire tout, même le sommeil
Où, vibrant encor, l’amour se repose !
Le Printemps, c’est Toi ! C’est Toi, le soleil !

Toi, par les prés verts et la chambre close !

Nous irons cueillir, au bord des étangs,
La reine des prés dans les grandes herbes
Et l’iris humide aux couleurs superbes !
Mais nous cueillerons, quel que soit le temps,
Des bonheurs partout, des bonheurs par gerbes,

Sans nous demander si c’est le Printemps !




C’ÉTAIT UN VIEUX LOGIS



C’était un vieux logis dans un étroite rue,
Tout petit et perché bien haut sur l’escalier ;
Mais un flot de soleil y réchauffait la vue
En frappant, le matin, au carreau familier.

C’était un vieux logis où circulait une âme,
Où les meubles anciens, aux détails ingénus,
Dans les angles amis jetaient comme une flamme
Et riaient doucement sous les regards connus.