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ALCIDE DUSOLIER.


Le temps est froid, la flamme monte
Gaîment par jets irréguliers :
Sur les massifs landiers de fonte
J’établis mes larges souliers ;

Et, le corps las, content de vivre,
Ne pensant à rien, et les yeux
À moitié fermés, je m’enivre
D’un bien-être silencieux.

Le bout des pattes dans la cendre,
Tressaillant aux éclats de bois,
Diane, qui vient de s’étendre,
Dans un songe jappe à mi-voix.

Elle sommeille et je rumine,
Quand des rires long-déployés
Se répandent de la cuisine
Où sont attablés les bouviers.

J’ouvre un œil ; laissant là son rêve
Interrompu soudainement,
Diane en sursaut se relève,
S’étire avec un bâillement,

Et par la salle veut s’ébattre,
Pour se réveiller tout à fait,
Avec un chat acariâtre
Qui se blottit sous le buffet.

Il gronde, son poil s’ébouriffe !
Elle s’obstine, — le butor
Sabre son nez d’un coup dégriffé…
Convaincue enfin qu’elle a tort,