Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
276
ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

ne veut pas désespérer de l’avenir y déborde les frontières de la patrie pour couvrir, dans tous les lieux et tous les temps, l’humanité tout entière. » Et Sully Prudhomme, qui caractérise en ces termes les Drames du peuple, <i<dans la magistrale étude qui leur sert de préface, estime qu’ils donnent à leur auteur « une place sûre dans le récent mouvement de la poésie. »

M. Armand Renaud est actuellement inspecteur en chef des Beaux-Arts et des Travaux historiques de la Ville de Paris.

Ses poésies ont été publiées par A. Lemerre.

A. L.



LE NID



Au bord du lac, j’ai mis mon âme
Dans une fleur de nélumbo.
Dans ce nid frais comme un tombeau,
De mes désirs j’endors la flamme ;
Et le zéphyr berce mon âme,
Comme il berce le nélumbo.







LES PALMIERS





Heureux les palmiers ! Leurs amours
Vont, sur les ailes de la brise,
De l’amant ignoré toujours
À l’amante toujours surprise.

Rien de réel ne vient briser
L’idéal essor de leurs fièvres.
Ils ont l’ivresse du baiser,
Sans la servitude des lèvres.

(Nuits Persanes)