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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


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Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l’extase,
Un marbre sans défaut, pour en faire un beau vase ;
Cherche longtemps sa forme, et n’y retrace pas
D’amours mystérieux ni de divins combats.
Pas d’Alcide vainqueur du monstre de Némée,
Ni de Cypris naissant sur la terre embaumée ;
Pas de Titans vaincus dans leurs rébellions,
Ni de riant Bacchos attelant les lions
Avec un frein tressé de pampres et de vignes ;
Pas de Léda jouant dans la troupe des cygnes
Sous l’ombre des lauriers en fleurs, ni d’Artémis
Surprise au sein des eaux dans sa blancheur de lis.
Qu’autour du vase pur, trop beau pour la bacchante,
La verveine mêlée à des feuilles d’acanthe
Fleurisse, et que plus bas des vierges lentement
S’avancent deux à deux, d’un pas sûr et charmant,
Les bras pendanrs le long de leurs tuniques droites
Et les cheveux tressés sur leurs têtes étroites.

(Les Stalactites)




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Vous en qui je salue une nouvelle aurore,
                     Vous tous qui m’aimerez,
Jeunes hommes des temps qui ne sont pas encore,
                    Ô bataillons sacrés !