« Vous n’avez pas compté les pleurs
Des vieux pères qui vous attendent.
Les hirondelles vous demandent,
Et tous vos pommiers sont en fleurs.
« Nous connaissons de belles filles,
Aux coiffes en moulin à vent,
Qui de vous ont parlé souvent,
Au feu du soir dans vos familles.
« Et nous en avons pris congé
Pour vous rejoindre à tire-d’ailes.
Vous avez trop vécu loin d’elles,
Mais pas un seul cœur n’a changé. »
a nuit, quand nous voyons, au mirage des rêves,
Revivre les absents que nous avions aimés,
Ils reviennent parfois cheminant sur les grèves,
En côtoyant la mer dont les flots sont calmés.
Ils marchent tout songeurs dans la pleine lumière.
Ils approchent… Sont-ils éveillés ou dormants ?
Mais leur voix nous rassure en parlant la première,
Nous les reconnaissons dans nos embrassements ;
Et nous restons muets longtemps, n’osant rien dire
Devant leur beau regard tranquille et lumineux.
Émus profondément de leur grave sourire,
Nous leur touchons les mains, le cœur… Ce sont bien eux,