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PIERRE DUPONT.


Qu’il vienne à passer par hasard
Une génisse au doux regard,
        Vers leur marécage,
Ils feront, sauvages amants,
Retentir de mugissements
        Rivière et pacage.

Restez libres dans le désert,
Broutez le pâturage vert,
        Fuyez nos entraves !
Loin des tyrans et des bourreaux,
Paissez en liberté, taureaux :
        Les bœufs sont esclaves.




LES FRAISES DES BOIS


Quand de juin s’éveille le mois,
Allez voir les fraises des bois
Qui rougissent dans la verdure,
Plus rouges que le vif corail,
Balançant comme un éventail
Leur feuille à triple découpure.


Qui veut des fraises du bois joli ?
                 En voici,
En voici mon panier tout rempli,
       De fraises du bois joli !


Rouge au dehors, blanche au dedans,
Comme les lèvres sur les dents,