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ARSÈNE HOUSSAYE.


Les arbres et les fleurs suivaient ta symphonie,
Eurydice t’aimait et te saluait roi.
Mais la mort sur ton cœur l’a prise : en ton effroi
Tu courus chez les morts. — Ô cruelle ironie !

Pluton te la rendit pour la reprendre encor :
— Eurydice ! Eurydice ! — En ton sacré délire
Tu voulais n’aimer plus, et tu brisas ta lyre.

Les Bacchantes jetant au loin le thyrse d’or
T’ont mis en pièces ; mais la Muse révoltée
A porté chez les dieux ta tête ensanglantée.



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