qu’il aimait tant. Ni le soleil d’avril, ni les soins de l’amitié, ni les secours de l’art, ne purent le sauver.
Le corps de Brizeux a été ramené dans sa patrie. L’auteur des Bretons aura sa tombe dans sa ville natale. Puisse-t-il aussi avoir son monument dans la vallée du Scorf, comme l’ont souhaité ses amis de Paris, comme il le demandait lui-même : un monument simple, rustique, un monument celtique et chrétien tout ensemble, une pierre et une croix au pied d’un chêne !
Depuis, le vœu du poète fut exaucé : sa tombe est près de son berceau.
Les œuvres poétiques de Brizeux ont été publiées par A. Lemerre.
ien ne trouble ta paix, ô doux Létâ ! le monde
En vain s’agite et pousse une plainte profonde,
Tu n’as pas entendu ce long gémissement,
Et ton eau vers la mer coule aussi mollement ;
Sur l’herbe de tes prés les joyeuses cavales
Luttent chaque matin, et ces belles rivales
Toujours d’un bord à l’autre appellent leurs époux,
Qui plongent dans tes flots, hennissants et jaloux :
Il m’en souvient ici, comme en cette soirée
Où de bœufs, de chevaux notre barque entourée
Sous leurs pieds s’abîmait, quand nous, hardis marins,
Nous gagnâmes le bord, suspendus à leurs crins,
Excitant par nos voix et suivant à la nage
Ce troupeau qui montait pêle-mêle au rivage.