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CASIMIR DELAVIGNE


1793 – 1843




Casimir Delavigne, né au Havre, débuta dès 1811 par un Dithyrambe sur la naissance du Roi de Rome. Après avoir remporté quelques couronnes à l’Académie française, il publia, de 1816 à 1822, sous le titre de Messéniennes, des élégies politiques dont le succès fut considérable, grâce au choix habile des sujets, empruntés, pour la plupart, aux événements contemporains. Les Messéniennes nous paraissent peu lisibles à présent : le style en est artificiel, l’éloquence déclamatoire, l’enthousiasme guindé.

Après la révolution de Juillet, et dans la même note libérale, voltairienne, napoléonienne, et cependant dynastique, qui dominait à cette époque, Delavigne publia ses Chants populaires, parmi lesquels se trouve la fameuse Parisienne :


Serrez vos rangs ; qu’on se soutienne !
Marchons ! chaque enfant de Paris
De sa cartouche citoyenne
Fait une offrande à son pays.
Ô jour d’éternelle mémoire !
Paris n’a plus qu’un cri de gloire :
     En avant, marchons
    Contre leurs canons !

À travers le fer, le feu des bataillons,

           Courons
       À la victoire !

Hélas ! le chantre de la « cartouche citoyenne » ressemble à un poète lyrique comme un garde national à un grenadier de la Grande armée !