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la lire & en la lisant, selon que nous l’ordonnent les Conciles, qui appellent les paroles de l’Ecriture des paroles saintes & adorables : Sancta & adoranda verba Scripturarum. C’est ce que S. Charles en ces derniers temps nous a appris par íbn exemple, en ne lisant jamais l’Ecriture qu’à genoux pour y écouter Dieu dans une adoration continuelle.

II. Nous sommes tres persuadez, qu’encore que nos yeux ne voient dans ce mystere que les especes & les apparences exterieures du pain & du vin, JESUS CHRIST neanmoins y est tout entier, & qu’il se communique tres-réellement à nous sous ces voiles dont il se couvre. Croyons demême que l’Evangile sous des paroles tres-simples & sous les voiles mysterieux de ses paraboles, où il ne paroist rien de grand & d’extraordinaire, enferme néanmoins tous les thresors de la sagesse & de la science de Dieu.

III. En recevant la sainte Hostie nous ne nous arrestons en aucune sorte au goust qui demeure dans les especes, & nous ne pensons qu’à nous nourrir de la substance & de la grace de JESUS CHRIST qui se donne à nous. Ainsi ne recherchons jamais les gousts & les satisfactions humaines en lisant l’Evangile ; mais ne pensons qu’à nourrir nostre cœur de la vérité du Fils de Dieu, sçachant que sa parole n’est pas moins un pain de vie & une manne cachée que son saint Corps.

IV. Nous avons appris de JESUS CHRIST même que nous ne devons jamais considérer la chair sacrée comme séparée de son Esprit, & qu’en cette manière elle ne nous serviroit de rien, parce que c’est l’Esprit qui vivifie. Ainsy ne separons