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tâché de remédier aux principales diffìcultez qui les avoient arrestez. Mais pour marquer icy d’abord ce qui est le plus proportionné au desir & à l’intelligence de tout le monde, & qui appartient plus à la pieté qu’à la science, on croit devoir avertir ceux qui liront cette traduction & le peu de notes qu’on y a ajoutées, que l’on n’a point eu dessein d’y expliquer le fond des choses, mais seulement de faire entendre le sens du texte & la force des paroles. Ce n’est pas que ce ne fust un travail tres-utile que de recceüillir des écrits des SS. Pères, qui sont les vrais interprètes de ce saint Livre, des éclaircissemens & des notes qui nous aideroient extremement à en comprendre les veritez divines & les saintes instructions : mais on a considéré cela comme un ouvrage tout différent & tout séparé de celuy-cy, & qui pouvant estre tres-utile en soy n’empesche pas qu’une traduction toute simple comme celle-cy ne puisse aussy estre tres-avantageuse aux fidelles. Car on espère que non seulement les ames les plus éclairées, mais même les plus simples y pourront trouver ce qui sera nécessaire pour leur instruction, pourvu qu’ils la lisent dans une entière simplicité de cœur, & qu’ils s’approchent humblement du Fils de Dieu en luy disant avec S. Pierre : Seigneur, à qui irons-nous ? C’est vous qui avez les paroles de la vie eternelle, & c’est vous seul qui nous les pouvez apprendre. Il faut venir à luy comme ceux dont il est dit dans l’Evangile qui venoient pour l’entendre & pour estre gueris de leurs maladies ; Ut audirent eum & sanarentur à languoribus suis. Car la curiosité, selon S. Augustin, est une des plaies de l’ame d’autant plus dangereuse qu’elle est plus cachée, & si nous ne pensions qu’à la satisfaire en lisant la