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partis pris relevés chez M. Taine, cette réplique passionnée n’infirme point, à mon avis, ses conclusions dans ce qu’elles ont d’essentiel. Cela prouve seulement qu’il y a deux façons de se représenter la personne et l’œuvre de Napoléon. Et il y en a une troisième, mitigée et tempérée : celle de M. Thiers. Et il y en a une quatrième, celle des grognards (s’il en reste) qui ne connaissent que « le petit caporal ». Et il y en a encore d’autres. Il y a même celle du vieux Dupin, ce Chevreul des vaudevillistes, à qui l’on demandait s’il avait vu l’empereur : « Oui, répondit-il, je l’ai vu. C’était un gros, l’air commun. » Rien de plus. — Et toutes ces façons sont bonnes, et celle du prince est particulièrement intéressante, parce qu’il est ce que nous savons, et parce qu’il écrit d’une bonne plume, vigoureuse et rapide, — un peu celle de l’oncle. Seulement, si vous voulez ma pensée, la façon de M. Taine garde tout de même son prix.

J’admets un moment qu’il soit difficile d’être plus injuste pour l’empereur que ne l’a été M. Taine. Mais, à coup sûr, il est impossible d’être plus injuste pour M. Taine que ne l’est le prince Napoléon.

Il lui reproche sa « mauvaise foi » et sa « perfidie ». Il l’appelle déboulonneur académique et l’assimile aux communards. «… Sa tentative part du même esprit ; elle est inspirée des mêmes haines ; elle relève du même mépris. »

Cette manière de traiter l’auteur de l’Intelligence