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VICTOR HUGO

TOUTE LA LYRE


I.

                                Ce qu’il dit
  Est semblable au passage orageux d’un quadrige.
  Un torrent de parole énorme qu’il dirige,
  Un verbe surhumain, superbe, engloutissant,
  S’écroule de sa bouche en tempête, et descend
  Et coule et se répand sur la foule profonde….

Victor Hugo définit ainsi l’éloquence de Danton ; mais il me paraît que ces images expriment encore mieux la poésie de Victor Hugo. C’est elle, le quadrige orageux, le torrent de parole surhumaine. J’ai lu sans interruption Toute la Lyre, et je ne sais plus guère où j’en suis. Je me sens ivre de mots et d’images. Ce torrent m’a noyé dans son flot qui roule des ténèbres et des étoiles. Et maintenant,

 Comme l’eau qu’il secoue aveugle un chien mouillé,

ou, si vous voulez, pareil au barbet du vieux conte,