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plus d’images, pour se divertir ou se consoler, à mesure que la force du sang décline en lui, et que ses sensations ne sont plus que des souvenirs. Une imagination torturée, outrée, difficile et brusque, est la dernière muse de ce vieillard.

« Que fais-je dans le monde ? Il n’est pas bon d’y demeurer lorsque les cheveux ne descendent plus assez bas pour essuyer les larmes qui tombent des yeux. » — « Dans l’année 1648, s’ouvrit la Fronde, tranchée dans laquelle sauta la France pour escalader la liberté. » Sur Corneille influencé par le goût d’outre-monts : « Mais son génie résista : dépouillé de sa calotte italienne, il ne lui resta que cette tête chauve qui plane au-dessus de tout. » Ceci, très beau : « Ninon, dévorée du temps, n’avait plus que quelques os entrelacés. » Sur le vieux duc de Montbazon qui, devenu amoureux d’une joueuse de luth, se prit de querelle avec elle et la voulut jeter par la fenêtre : « La force manqua à sa vengeance : il retomba sur son lit près du volage fardeau que ne put soulever ni son bras ni sa conscience. » Sur Henri V : « Il se cachait derrière moi, comme le soleil derrière les ruines. » Sur le château de Chambord : « De loin, l’édifice est une arabesque ; il se présente comme une femme, dont le vent aurait soufflé en l’air la chevelure ; de près, cette femme s’incorpore dans la maçonnerie et se change en tours ; c’est alors Clorinde appuyée sur des ruines. » — « Dom Bernard fut administré. À peine eut-il reçu le corps de Notre-Seigneur qu’il eut