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est, chez nous, abondante. On a écrit, au moyen âge, beaucoup de relations de pèlerinages en Orient. Mais je ne rappellerai que les livres connus : le Journal de Voyage de Montaigne, les Voyages de Flandre et de Hollande, de Laponie, de Pologne de Regnard, les Lettres sur l’Italie du président de Brosses, les Voyages de Volney en Égypte et en Syrie ; au dix-neuvième siècle, le Voyage en Orient de Lamartine, le Rhin de Victor Hugo, le Tra-los-montès de Gautier ; le Sahel et le Sahara de Fromentin, et, sous divers titres, les notes et impressions de voyage de Jacquemont, de Stendhal, de Taine. Dieu sait si j’en oublie ! et je m’arrête, d’ailleurs, aux écrivains encore vivants. Parmi tous ces livres, l’Itinéraire de Chateaubriand, — quelques passages familiers mis à part, qui font bien une vingtaine de pages, — est le plus solennel et le plus tendu. Il y soutient un rôle. Il avait écrit les Martyrs en sa qualité de restaurateur de la religion et pour démontrer la supériorité poétique du christianisme : il écrit l’Itinéraire pour justifier, pour appuyer les descriptions des Martyrs. À chaque instant, il nous rappelle qu’il est un très grand voyageur et qu’il a été au Canada. Il n’en est pas encore revenu. Il s’agit d’aller de Misitra à Magoula : « C’est en général un voyage très facile, surtout pour un homme qui a vécu chez les sauvages de l’Amérique. » En voyant des cigognes : « Ces oiseaux furent souvent les compagnons de mes