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XLV

Forces impalpables qui soutiennent et vivifient le monde, et qui le peuplent de leurs invisibles multitudes, un calcul supérieur nous révèle leur existence : un miracle de Dieu pourrait seul les anéantir. Dans l’ordre de la science, elles sont donc possibles, et indestructibles dans celui de la nature. La mort même qui, par ses transitions soudaines, parait nous ramener en arrière, peut nous faire aller plus avant. Elle laisse entière dans la nature la force de suivre le cours de ses transformations, de faire ses recrues, et de garder jusque dans ses plus petites parties de quoi revivre et de quoi s’étendre. Que faut-il de plus pour que celle-ci soit indestructible ?

Ainsi raisonne l’auteur de la Monadologie.

La conséquence principale que je veux tirer de cette théorie des substances simples contre Spinoza est celle-ci : la matière elle-même n’a de réalité et de vie que par les monades, c’est-à-dire par des substances immatérielles ; elle ne saurait donc par elle seule rendre compte d’aucun des phénomènes de la vie animale, et à plus forte raison elle ne saurait nous donner