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tent et qui, outre les caractères communs, en ont de particuliers. Ces accidens, qui sont propres à chacune, rendent actuelles, de simplement possibles qu’elles étaient d’abord, les limites de grandeur et de figure. La matière purement passive est quelque chose de très-vil, qui manque de toute vertu, mais une telle chose ne consiste que dans l’incomplet, ou dans une abstraction.

Spinosa (Éth., p. 1, coroll., prop. 13, et schol., prop. 15)[1]. « Aucune substance, pas même la substance corporelle, n’est divisible. » Cela n’a rien qui étonne dans son système, parce qu’il n’admet qu’une seule substance. Mais cela est également vrai dans le mien, bien que j’admette une infinité de substances ; car, dans mon système, toutes sont indivisibles ou monades.

Spinosa dit (Éth., p. 3, schol., prop. 2) que l’es-

  1. Scholie très-important, mais trop étendu pour qu’on puisse le donner ici en entier. Nous nous bornons à ce qu’il y a de principal « Il n’est pas moins absurde de supposer la substance corporelle formée de corps ou de parties que de composer le corps de surfaces, les surfaces de lignes, et finalement les lignes de points. C’est là ce que doit avouer tout homme qui sait qu’une raison claire est infaillible. Que sera-ce si on se range à l’opinion de ceux qui nient le vide, etc. ? » Trad. fr. de M. Saisset.