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prend garde aux phenomenes, on voit bien que le mouvement perpetuel mecanique n’a point de lieu, parce qu’ainsi la force d’une machine, ε qui est tousjours un peu diminuée par la friction, et doit finir[1] bientost, se repareroit, et par consequent s’augmenteroit d’elle même sans quelque impulsion nouvelle 5 du dehors ; et on remarque aussi que la force[2] d’un corps n’est pas diminuée qu’à mesure qu’il en donne à quelques corps ε contigus ou à ses propres parties entant qu’elles ont un mouvement à part.

Ainsi ils ont cru que ce qui peut se dire de la force, se 10 *12 pourroit aussi dire de la quantité de mouvement. *Mais, pour en montrer la difference, je suppose qu’un corps tombant d’une certaine hauteur acquiert la force d’y remonter, si sa direction le porte ainsi, à moins qu’ils ne se trouvent quelques empechemens : par exemple un pendule remonteroit 15 parfaitement à la hauteur dont il est descendu, si la resistance de l’air et quelques autres petits obstacles ne diminuoient un peu sa force acquise.

Je suppose aussi qu’il faut autant de force pour elever un corps A d’une livre à la hauteur C D de quatre toises[3], 20 que d’elever un corps B de quatre livres à la hauteur E F d’une toise. Tout cela est accordé par nos nouveaux philosophes.

Il est donc manifeste, que le corps A estant tombé de la hauteur C D[4] a acquis autant de force precisement que le 25

  1. et [par consequent,] doit finir.

    Cette addition se retrouve en marge du brouillon et de la copie B et dans le texte de la copie A. Elle a dû être révisée en même temps dans le manuscrit et en B puisque les mots « par conséquent », y sont de part et d’autre écrits puis effacés. Ils ne sont pas transcrits en A.

  2. [Qu’un corps conserve]… il en donne à quelques corps [ambians].
  3. de [20 pieds] [deux toises] quatre toises que pour elever un corps B de [deux] quatre livres à la hauteur E F de [dix pieds] d’une toise.
  4. [… de C à D a autant de force precisement].