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G’est pourquoy je tiens qu’il ne faut point confondre l’espace avec la matière, quoyque je demeure d’accord, que naturellement il n’y a point d’espacé vuide : l’école a raison de distinguer les Concrets et les Abstraits, lorsqu’il s’agit d’exactitude.

(2) J’accorde aux Cartésiens que l’Ame pense tousjours actuellement, mais je n’accorde point qu’elle s’aperçoit de toutes ses pensées. Car nos grandes perceptions et nos appétits, dont nous nous apercevons, sont composés d’une infinité de petites perceptions et de petites inclinations, dont on ne sauroit s’apercevoir. Et c’est dans les perceptions insensibles que se trouve la raison de ce qui se passe en nous, comme la raison de ce qui se passe dans les corps sensibles, consiste dans les mouvemens insensibles.

(3) On a grande raison aussi de refuter le R. P. de tfallebranche en particulier, lorsqu’il soûtient que l’Ame est purement passive. Je crois d’avoir demonstré que toute substance est active, et l’ame sur tout. C’est aussi l’idée que les anciens et les modernes en ont eue, et l’Entelechie d’Aristote, qui a fait tant de bruit, n’est autre chose que la force ou l’activité, c’est à dire un Etat dont l’action suit naturellement, si rien ne

  • Tempeche. Mais la matière première et pure prise sans les ames ou

vies qui luy sont unies, est purement passive : aussi à proprement parler n’est elle pas une substance, mais quelque chose d’incomplet. Et la matière seconde (comme par exemple le corps organique) n’est pas une substance, mais par une autre raison ; c’est qu’elle est un amas de plusieurs substances, comme un étang plein de poissons, ou comme un trouppeau de brebis, et par conséquent elle est ce qu’on appelé Un um per accidens, en un mot, un phenomene. Une véritable substance (telle qu’un animal) est composée d’une ame immaterielle et d’un corps organique, et o’est le Composé et ces deux qu’on appelé Unum per se. (4) Quant à l’efficace des causes secondes, on a encore raison de la soùtenir contre le sentiment de ce Pere. J’ay démontré que chaque substance ou Monade (telles que sont les Ames) suit ses propres loix, en produisant ses actions sans y pouvoir etre troublée par influence d’une autre substance simple creée ; et qu’ainsi les corps ne changent pas les loix Ethico-Logiques des ames, comme les ames ne changent point non plus les loix Physico-mecaniques des corps. C’est pourquoy les causes secondes agissent véritablement, mais sans aucune influence d’une subm. 42