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Stemonb an Seibnig.

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Confucius que nous avons en Latin et penetrer jusqu’au philosophe à travers le Jesuite qui le cache souvent. J’y trouve tout à fait le système de Platon au moins quant à la morale et à la métaphysique, omnia esse quam ordinatissima, quae regula valet in Physicis sicut in moralibus. On pourroit reunir dans ce point bien des sectes qui paraissent contraires par s’expliquer d’une maniéré differente. La nouvelle édition des oeuvres de feu Mylord Shaftsbury, corrigée avec soin par l’Âuteur les dernieres années de sa vie> doit paraître présentement en Angleterre embellie de vos admirables jugemens sur ces mémés oeuvres. 11 est vrai que vos reflexions m’enchantèrent et je les relis souvent. Voyez par là, combien je vous serai obligé, si vous voulez bien me faire part de vos premières remarques ; tout ce qui vient de vous m’est si precieux que je n’en suis pas tout à fait indigne. Le livre de M. l’abbé de St» Pierre va acquérir un grand merite, par ce qu’il lui a attiré de votre part. Voila ce qu’on peut appeler savoir l’histoire et quel en est le véritable usage. Je le copiai d’abord et je le garde comme un trésor, dont cependant je fais part à tout ce que j’en crois digne. Il m’obligea indirectement il y a quelques années de lire son projet et je lui demandai pardon de l’avoir trouvé beaucoup meilleur que je ne l’avois imaginé. La connoissance qu’on a de l’ouvrier a nui ici à la réputation de l’ouvrage ; on croit qu’il ne peut sortir rien de bon de la teste de l’abbé de St. Pierre.

Mons. de Sully est revenu et m’a donné son petit livre qui est très curieux ; mais je l’ai exhorté à donner un traité complet de l’horlogerie et de commencer par définir et expliquer toutes les pièces qui composent une machine si admirable. 11 a goûté ma proposition. Je crois qu’il demeurera ici et je lui rendrai tous les services qui dépendront de moi. J’ai fait lire son livre à Mons. Varignon qui me le rapporta hier. Nous parlâmes toujours de vous ; il vous rend justice, et c’est ne donner aucune borne à son admiration. Depuis le marquis de l’Hôpital dont la société etoit douce et avec qui j’ai fort vécu dans ma jeunesse, Mons. Varignon est le seul mathématicien qui m’ait paru un homme aimable. Les autres ne sont qu’abbrutis par ces connoissances et j’ai pensé souvent à ces deux especes de Geometrie que Platon distingue, dont l’une ne fait que des artisans et l’autre convient au philosophe, quoique MT Varignon soit encore plus un honnete homme qu’un philosophe dans le sens de Platon. III. 41