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Seifrntg an ftemonb.

Je m’imagine que M. Sully, 1’Anglois, est enfoncé dans quelque ouvrage mécanique, et qu’il sera assidu chez Messieurs de l’Academie ; car il est fort appliqué à sa profession. Je ne say s’il vous aura donné un petit Traité sur la maniéré de bien gouverner les horloges à pendule et les montres à spirale, qu’il a fait imprimer à Vienne. Il y a joint une petite lettre sur l’invention de ces choses, que je luy ay écrite. Il est asseurement capable d’y faire quelque chose de bon. Et comme il est jeune, laborieux et ingénieux, je l’ay exhorté à entreprendre un ouvrage complet sur l’horlogerie, qui nous manque encore. Il y a mille jolies inventions qui meriteroient d’etre décrites. Ainsi fungor vice cotis. Cependant vous ferés bien, Monsieur, de le faire appeler : il m’a paru modeste et officieux ; il a pentétre eu peur de vous importuner. Je n’espere pas qu’il sera allé quelque part : en ce cas il auroit tort de n’avoir pas pris congé de vous ; et j’espere encor plus qu’il ne sera point tombé malade.

Vous aurez la bonté, Monsieur, de marquer à M. l’Abbé Conti et à M. l’Abbé Fraguier, combien je leur suis obligé de leur bontés et de leur bons souhaits, que je rends de tout mon coeur pour beaucoup d’années. M. Hermann et M. Bourguet m’ont dit des merveilles de M. l’Abbé Conti. Je souhaite qu’il fasse part au public de ses méditations belles et singulières. M. l’Abbé Fraguier ne m’est pas seulement connu par votre moyen, il y a long temps qu’on me l’a loué comme un excellent poëte, et comme un excellent philosophe ; encore dernièrement M. le Comte de Bonneval m’a fait son eloge à Vienne. J’attends avec impatience l’ouvrage dont vous me parlés, Monsieur, et qui rendra vos toiles statues vivantes. Le R. P. de Tournemine m’a fait savoir qu’on a fait reimprimer mon ouvrage à Paris, et qu’il ne se debite pas mal. S’il etoit vendu, on pourroit songer à une nouvelle Edition, et vous en sériés le maitre, Monsieur, et me feriez plus d’honneur que je ne merite, en voulant prendre soin de ce qui la pourroit embellir, comme feroient sans faute les deux beaux poëmes de M. l’Abbé Fraguier. Si quelque personne profonde et sincere à Paris nous vouloit donner quelques objections dignes d’etre résolues, on en pourroit profiter. J’accepte de tout mon coeur l’offre obligeante que vous me faites, Monsieur, de me communiquer des nouvelles de votre republique des lettres. Mais vous avés oublié de m’en donner de M. votre frere, qui est si profond, et sur le souhait que j’ay fait qu’il veuille se donner