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avec luy ei de fournir un membre de la cité de Dieu, Etat le mieux réglé qu’il est possible, comme le monde aussi est la plus parfaite de toutes les structures, et le meilleur composé physique et le meilleur composé moral. Mais j’ay peur que cette lettre pleine de pensées si abstraites et éloignées des imaginations receues ne vous rebute. Je ne voudrais pas même que vous meditassiés trop à la fois là dessus : il vaut mieux y revenir. J’ay voulu vous marquer cependant, combien je vous estime et vous honnore, en vous écrivant ce que je n’écrirais pas facilement aux autres. Aussi cette lettre ne doit estre que pour vous. Bien d’autres la trouveraient ou absurde ou inintelligible.

VII.

Seitmig an Oîcmonb.

Vienne 26 d’Àoust 4744.

J’espere que ma réponse du mois passé vous aura été bien rendue. Je me sers maintenant de l’occasion de M. Sulli, horologer Anglois, dont le merite n’est pas ordinaire, et qui est bien versé dans les Mathématiques, pour vous envoyer un petit discours que j’ay fait icy pour Mgr. le Prince Eugene sur ma Philosophie. J’ay esperé que ce petit papier contribuerait à mieux faire entendre mes méditations, en y joignant ce que j’ay mis dans les Journaux de Leipzig, de Paris, et de Hollande. Dans ceux de Leipzig je m’accommode assés au langage de l’Ecole, dans les autres je m’accommode davantage au style des Cartésiens, et dans cette derniere pièce je tache de m’exprimer d’une maniéré qui puisse être entendue de ceux qui ne sont pas encore trop accoutumés au style des uns et des autres.

Si après cela, Monsieur, vous trouvés encor des difficultés dans ce que j’ay donné au public, vous aurés la bonté de les marquer. Elles me donneront occasion de mieux éclaircir la matière. Si j’en avois le loisir, je comparerais mes dogmes avec ceux des anciens et d’autres habiles hommes. La vérité est plus répandue qu’on ne pense, mais elle est très souvent fardée, et très souvent aussi enveloppée et même affoiblie, mutilée, corrumpue par des additions qui la gâtent ou la rendent moins utile. En faisant remarquer ces traces de la vérité dans les anciens, ou (pour parler plus generalement) dans les antérieurs, on tirerait l’or de la boue, le dia¬