Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 3.djvu/628

Cette page n’a pas encore été corrigée
616
Remond à Leibniz

par un homme dont tout le merite consiste à connoitre une partie du vostre.

Au reste, Monsieur l’abbé Fraguier me disoit encore hier qu’en effet il n’estoit pas assez instruit sur vostre système pour oser en parler, mais que s’il en avoit jamais une idée bien nette, il se feroil un plaisir de traiter un sujet si particulier et si grand. Jusqu’icy, me disoit-il, 1rs poètes n’ont travaillé avec succez que sur des sujets très sensibles et presque connus do tous les hommes : et ils n’ont réussi qu’autant qu’ils les ont rendus plus sensibles encore et qu’ils les ont fait connoislre par plo* d’endroits ; mais ici tout seroit nouveau, et affoctcroil peu les sons, i’t moins qu’à force do posséder sa matière, ou ne trouvasl le secret de s’expliquer 1res clairement et de mettre sous les sens ce qu’on auroit parfaitement bien compris, cui lecta potenter urit rcs etc. Il faudroil pour rel.s avoir chaque proposition exprimée dans la dernicre justesse, sans métaphore, et comme les axiomes des Geometres ; il faudroil en avoir les conséquences les plus immédiates et les plus esloignées, et en user pour expliquer les passions et les effets naturels. Mais je suis bien esloigné d’en estre là, et mon esprit ne me fournit presque que des objections que je ne deiuesle pas bien, parceque je ne sais pas encor assez les positions. Knfin il me lit convenir qu’il avoit parlé juste, quand il avoit compare la connoissance que nous avons do vostre Systeme des Monades, a celle qu’on auroit du Soleil par des simples rayons échappez des nuages qui le couvriraient.

Nous avons icy Monsieur l’abbé Conti, noble Venetien, homme d'une grande naissance et d’un merite encore plus grand. II a un amour infini pour les sciences, et après avoir médité sur ce que vous avez laisse voir de vostre Systeme, il a proposé ses pensées à M. Wollius dans une lettre envoyée à M. Hermann, sous lequel je crois qu’il a estudié à Padoue. Il est extrêmement de nos amis. Je souhaiterois bien que cette lettre parvint jusqu’à vous.

On m’a dit que M. Wolfius a fait une petite dissertation sur l’Ame en Allemand. Je m’imagine qu’il aura travaillé sur vos principes ; pourvou seulement que vous ue la desapprouviez pas, je vous serois bien oblige de la faire traduire exactement en Latin ou en François et de tue l’envoier.

Monsieur le Card. de Polignac a paru très sensible à l’honneur que