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Qcifmig on ãïlicaife. 587

moins à ces controverses du Quietisme et du pur amour. La Bulle du pape (ou Bref si vous voules) paroist assez raisonnable. On ne sçauroit se depouiller de la consideration de son bien. Mais si l’interest est pris pour le bien utile oppose au bien honneste et agréable, on peut se depouiller de ce qui est interessé. Ainsi le véritable pur amour opposé a l’amour interessé dans ce sens, et tel que je Pay défini autres fois, subsiste tousjours : c’est lorsque le bien, bonheur, perfection dlautruy, fait nostre plaisir et bonheur, et est par conséquent désire par luy même, et non pas par raison de quelque profit qu’il nous porte. Mais laissons là cette matière, qui peut passer pour linie, si les gens se mettent à la raison, et parlons d’autre chose. Est il vray que Mons. l’Evêque d’Avranches quitte son diocèse et son Eveche, pour estre plus en repos à Paris ?.le n’en suis point fasché, esperant que cela le fera vivre plus longtemps pour le bien public et pour l’honneur de la France. Je vous remercie fort, Monsieur, de la copie de la lettre de M. l’Abbé de la Charmoye. Son dessein a*<~¢-|¿i.-¢~a- l’histoire fabuleuse pour en tirer la vérité, est difficile, mais d’autant plus grand et plus beau. Effectivement j’ay tousjours crû que la guerre des Titans, aussi bien que des Geans contre les (lieux, signifioit quelque irruption des peuples Celtiques ou Scythiques dans la Grèce et Asie dont les anciens Rois ont esté pris depuis pour des dieux. Je me suis imagine aussi que Promethée (qui estoit du nombre des Titans) attache au mont Caucase signifioit les Scythes tenus en bride par des trouppes postées aux portes Caspicnnes. Cependant il y a tant de contradictions dans l’histoire fabuleuse et elle a este tellement gastée par les libertés que les anciens y ont déjà prises, qu’il sera difficile de la debrouiller passablement.le trouve aussi bien difficile d’expliquer la connexion entre les peuples et hommes dont Moïse fait mention et entre ceux qui en sont aussi éloignes que les Celtes et Scythes, cependant je ne voudrois pas décourager ce savant homme..Pay examiné autresfois la langue Gauloise, telle qu’elle s’est conservée encor chez les Bas Bretons et dans le pays de Galles, et je la trouve demy-Teutonique. Cela n|’a fourni plusieurs remarques singulières : par exemple Aber signifie la fin ou l’issue d’un fleuve, d’où vient havre aujourd’hui, car les havres naturels se forment le mieux par les embouchures des rivières. Mais la notion de l’issue est plus générale, et il en reste des traces dans l’Allemand abend qui signifie le soir, dans