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564 Ycibnig au Slicaiîe.

exhortations, a esté ravi de l’approbation de M. d’Avranches. Nous ne négligerons pas Plslandois, et nous avons une espèce de dictionnaire du vieux Scandinavian qui servira beaucoup. Les remarques sur les endroits du Litus Saxonicum qui sentent le Saxon, seroient très-utiles et il est a souhaitter qu’elles ne soyent point’ oubliées ny perdues. Je souhaitterois d’apprendre le jugement de Mons. l’Evêque d’Avranches de ma conjecture sur Petymologie des Germains dont je vous ay parlé autresfois. C’est que je crois que les Hermiones, partie des peuples Teutoniques chez Pline et Tacite, ont donné le nom à toute la nation ; comme encor aujourd’huy vous appelés les Teutons Allemands, quoyque cela n’appartienne proprement qu’aux Sueves et Helvetiens. Il est assez ordinaire que l’aspiration s’affoiblit et se fortifie. Car lorsqu’elle est renforcée, le H passe en G, et le contraire arrive quand le G se change en H. Ainsi de Wiseraha (comme portent les anciens monumens) les Romains ont fait Visurgis ; d’llleraha ils ont fait llargus ; au lieu de Gammarus nous disons : Hummer (cancer scilicet marinus), et les Espagnols changent Germanos en Hermanos. Vous sçavés, Monsieur, que Hlodoveus ou Ludovicus est la même chose que Clodovaeus, et que Childeric ne diffère point de Hilderic. Or Childeric se prononçoit en franc ou teotisque à peu près comme Ghilderic. Ainsi les aspirations teotisques en Wiseraha, llleraha, Hermions ou Hermens etc. estant fortes, les Romains et autres les ont marquées par le G plustost que par un simple ll. Au reste Tacite dit exprès que le nom d’un peuple Allemand a esté donné à toute la nation.

Vous faites tres bien, Monsieur, de ramasser les pourtraits de M. d’Avranches, de M. de Spanheim et d’autres personnes illustres, s’il y en a encor de cette force. Mais de penser au mien, quand il s’agit de ces hommes excellens, c’est leur faire tort. Il n’a pas esté gravé. Ce n’est pas par une vanité semblable à celle de Caton, qui vouloit qu’on demandat pourquoy il n’avoit point eu de statue, mais c’est par ce que j’ay crû que personne ne s’aviseroit de songer à ce qui me regarde. Je n’ay pas encor vû le pourtrait de M. de Court. Il n’y a que le détail que j’estime dans ces sortes d’ouvrages, pour en tirer quelque chose d’instructil’. Vos mémoires y auroient esté bien necessaires. Des libraires de Hollande pillant mon premier Tome Diplomatique sans aucun egard aux propositions raisonnables que j’ay faites, ils m’ont em-