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perfection ou l'achèvement d'un tout, lequel est destine à quelques fonctions, étant organique. Par exemple, un horloge est un, un animal est un ; et vous croyez douner le nom de formes substantielles aux units naturelles des animaux et des plantes, en sorte que les units fassent leur individuation, en les distinguant de tout autre compos. 11 me semble que vous avez raison de donner aux animaux un principe d’individuation, autre que celui qu’on a coutume de leur donner, qui n’est que par raport à des accidens extrieurs. Effectivement il faut que ce principe soit interne, tant de la part de leur ame que de leur corps ; mais quelque disposition quil puisse y avoir dans les organes de Tanimal, cela ne suffit pas pour le rendre sensible ; car enfin tout cela ne regarde que la composition organique et machinale, et je ne vois pas que vous ayez raison par là de constituer un principe sensitif dans les btes, dififöi*ent substantiellement de celui des hom.mes ; et aprös tout, ce n’est pas sans sujet que les Cartösiens reconnoissent que si on admet un principe sensitif, capable de distinguer le bien du mal dans les animaux, il est ncessaire aussi par consquent dy admettre de la raison, du discemement et du jugement. Ainsi, permettez-moi de vous dire, Monsieur, que cela ne rsout point non plus la difficult.

Venons à vostre Concomitance, qui fait la principale et la seconde partie de vostre système. On vous accordera que Dieu, ce grand Artisan de l'Univers, peut si bien ajuster toutes les parties organiques du corps d’un homme, quelles soient capables de produire tous les mouvemens que l'ame jointe à ce corps Voudra produire dans le cours de sa vie, sans qu’elle ait le pouvoir de changer ces mouvemens, ni de les modifier en aucune manière, et que réciproquement Dieu peut faire une construction dans l'ame (soit que ce soit une machine d'une nouvelle espèce ou nonj, par le moyen de laquelle toutes les penses et modifications, qui correspondent à ces mouvemens, puissent naitre successivement dans le mme moment que le corps fera ses fonctions, et que cela nVst pas plus impossible quo de faire que deux horloges s’accordent si bien et agissent si conformément, que dans le moment que l'horloge A sonnera midi, l'horloge B le sonne aussi, en sorte que l'on s’imagine que les deux horloges ne soient conduits que par un même poids ou un même ressort. Mais après tout, à quoi peut servir tout ce grand artifice dans les substances, si non pour faire croire que les unes agissent sur les autres, quoique cela ne soit pas ? En vérité, il me semble que ce système n'est de guères plus avantageux que celui des Cartesiens ;