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sont une production conlinuelie du souverain Estre, et expriment le mme univers ou les mmes phenomenes, elies sentraceordent exaclement, et cela nous fait dire que Fune agit sur Tauire, parce que iune exprime plus distinctement que Tautre la cause ou raison des changemens, a peu pres comme nous atlribuons le mouvement plus tost au vaisseau qu’a toute la mer, et cela avec raison. J’en tire aussi cetle consequence, quo si les corps sont des substances, ils ne sauroient consister dans Tetendue toute seule. Mais cela ne change rien dans les explications des phenomenes parliculiers de la nature qu’il faut tousjours expliqucr mathematiquement ei rncchaniquement, pourveu quW scacbe que les principes de la mechanique ne dependent poini de la seule etendue. Je ne suis donc pas ny pour THypothese commune de rinfluence reelle dune substance creee sur Tautre, ny pour THypotliese des causes occasionnelles, comme si Dieu produisoit dans Tame des pensees si Toccasion des mouvemens du corps, et changeoit ainsi le cours que Tarne auroii pris sans cela par une maniere de miracle perpetuel fort inutile ; roais je soutiens une concomitance ou accord de ce qui arrive dans les substances diiferentes, Dieu ayant cre Tarne d’abord, en sorte que tout cela luy arrive ou naisse de son fonds, sans qu’elle ait bcsoin de s’accommoder dans la suite au corps, non plus que le corps à Tame. Ghacun suivant ses loix, et Tun agissant librement, Tautre sans choix, se rencontre Tun avec Tautre dans les mmes phenomenes. Tout cela ne saccorde pas mal avec ce que vous dites dans vostre reponse à Dom Robert p. 26, que Thomme est Tobjet propre de son sentiment. On peut pourtant adjouter que Dieu Test aussi, luy seul agissant sur nous immediatement en vertu de nostre dependance conlinuelie. Ainsi on peut dire que Dieu seul, ou ce qui est en luy, est nostre objet immediat, qui seit hors de nous, si ce terme dobjet luy convient.

Quant a la sixieme supposition, il n’est pas necessaire que ce que nous concevons des choses hors de nous, leur seit parfaitement semblable, mais quil les exprime, comme une Ellipse exprime un cercle vu de travers, en Sorte qu’à ch<ique point du cercle il en reponde un de TEIlipse et vice versa, suivant une certaine loy de rapporl. Gar comme jay deja dit, chaque substance individuelle exprime Tunivers à sa maniere, a peu pres comme une mine ville est exprimee diversement selon les differens points de veue. Tout effect exprime sa cause et la cause de chaque substance, c’est la resolution que Dieu a prise de la creer ; mais cette resolulion enveloppe des rapports