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qu'autre chose est y penser, et autre chose est l'entendre parfaitement, ou entendre tous les requisits, quand il y en a.

Au reste, je suis tousjours en droit de supposer qu'il n'est pas necessaire, que tout etendu soit mobile, jusqu’à ce qu’on le prouve : et celuy qui répond à une preuve peut tousjours supposer ce qui est en question, tandis qu'on ne prouve point l'impossibilité de sa supposition.

Cela me doit servir aussi pour repondre à ce que vous dites au second article, sçavoir que la mobilite est une suite de la separabilité. Votre preuve est :

Ce qui separe deux choses tendues est entre deux ;

Ce qui est entre deux choses, peut estre conceu augmenter de grandeur ;

Ce qui est entre deux choses augmentant de grandeur, augmente leur distance ;

Ce qui augmente la distance de deux choses, les met en mouvement ;

Donc, ce qui separe deux choses tendues, les met en mouvement.

Je réponds en niant la premiere proposition de ce raisonnement, savoir que ce qui separe deux choses étendues se met tousjours entre elles, puisque j’ay djà declaré dans la premiere lettre, que j’appelle Separation, non seulement l'eloignement, mais encor la destruction d’une chose sans l'autre : et jay fait voir par un exemple, comment il y a une Separation, sans éloigement.

Vous avez preveu, que je ferois cette réponse, et vous dites incontinent apres : »Je tombe d*accord, que les parties de l'étendue sont separables, »en ce que l'une peut estre détruite sans l'autre ; mais cela n'empeche pas, que l'une ne puisse s’eloigner de l'autre, si ce nest qu’on veuillo »tousjours se representer l'etendue comme immobile, c'est-à-dire supposer »ce qui est en question.«

Mais vous vous pouvez Souvenir que jay dit en termes exprs, dans ma premiere lettre, que ce que je disois, n’empeche pas ce que vous dites, pourveu que vous le prouyiez : et j’ay protesté, qu’en faisant voir qu’il y a une Separation sans éloignement, je ne veux pas vous prejuger, en cas que vous puissiez prouver, qu'il ny a point de separabilité sans elongabilité. Mais je niattendois a cette preuve, et je croyois pouvoir cependant supposer ce qui est en question.

Je suis asseure que vous jugerez vous même, qu'il faut encor quelque chose pour faire conceuvoir clairement la nccessite de la mobilite de tout ce