assurons-nous que cette lumière pénètre jusqu’aux plus humbles chaumières. »
Et, dans une autre circonstance :
« Couvrons le sol de notre province de maisons d’école ; faisons-les nombreuses, élégantes, confortables, pour que nos enfants aiment à les voir et à les fréquenter. Entourons-les d’arbres et de fleurs, pour que cette jeunesse, qui est l’espérance de la patrie, sache que « l’instruction est l’ornement du riche et la richesse du pauvre, » suivant la pensée d’un philosophe. »
Il se déclare franchement, hardiment, en faveur de l’instruction obligatoire :
« Il ne faut pas se le dissimuler, » dit-il, « l’instruction obligatoire est un problème qui s’impose nécessairement, un jour ou l’autre, à toute société démocratique comme la nôtre. Heureux les pays qui prévoient ce problème ! car le prévoir, c’est déjà commencer à le résoudre, c’est éviter pour l’avenir bien des troubles, bien des agitations.
Ailleurs, il demande que l’on donne plus de place, dans les programmes d’études, à l’éducation politique :
« …Comment voulez-vous que l’instruction de l’enfant puisse le préparer à ce grand et noble rôle qu’il devra remplir plus tard comme électeur, sous des gouvernements représentatifs comme les nôtres, si on ne lui enseigne pas le principe et le fonctionnement de la constitution qui le régit ; si on ne lui apprend pas quels sont les droits qu’il peut exercer, les devoirs qu’il a à remplir, et quels sont les dangers, au point de vue politique, économique et social, qui le menaceront, un jour, s’il n’a pas été mis en état de donner un vote intelligent et raisonné, et sur les hommes et sur les choses de son pays ? »
L’instituteur lui-même a également toutes ses sympathies :
« Le titre d’instituteur, » dit-il, « est un titre de noblesse ; il devrait être suffisant pour conférer celui d’électeur… Celui qui est digne d’élever des citoyens est digne de l’être lui-même. Relevez l’instituteur, vous relèverez l’école. »
À chaque occasion qu’il trouve de revenir sur le sujet, il ne manque jamais d’exprimer les mêmes idées larges, élevées et fécondes. De toutes les différentes branches du service public, c’est celle qui appelle davantage sa sollicitude.