L’honorable Alexander Mackenzie fut appelé à former une nouvelle administration.
M. Mercier continua, sur les hustings et dans la presse, la campagne vigoureuse qu’il avait entreprise. Doué d’une activité qui ne le cède en rien à son multiple talent, il est toujours le premier au poste, partout où il y a une lutte à soutenir, et paie généreusement de sa personne pour défendre la cause qu’il a embrassée avec ardeur.
En 1874, les électeurs de Rouville le pressent vivement de se présenter de nouveau dans leur comté ; mais il s’efface, par un acte de patriotisme, en faveur de M. Cheval, afin de ne pas scinder le vote.
En 1878, il dispute le mandat du comté de Saint-Hyacinthe à M. Tellier, qui ne l’emporte que par 6 voix.
Au printemps de 1879, après la mort du regretté M. Bachand, membre du cabinet de Québec et trésorier de la province, le premier ministre, l’honorable M. Joly, se trouvait dans une position extrêmement dangereuse. Il perdait l’un de ses lieutenants les plus habiles, et, comme il n’avait qu’une voix de majorité dans l’assemblée, il fallait, de toute nécessité, trouver quelqu’un qui pût conserver le comté de Saint-Hyacinthe, rétablir la majorité, et surtout apporter le secours du prestige et du talent dans le combat terrible que se livraient les deux partis.
Les regards du premier ministre se tournèrent, tout d’abord, vers M. Mercier, que l’on alla chercher au fond de sa retraite. Malgré son désir de ne plus rentrer dans la vie politique, il dut céder devant les nécessités du moment, et emporta le comté par une majorité de 304 voix. Il avait le portefeuille de solliciteur général.
Dès lors, il se remit au travail avec cette suprême activité qu’on lui connaît et prépara le programme de la session suivante, qui devait être si mouvementée.
C’est au cours de cette session, en 1879, qu’il traita la question constitutionnelle soulevée par l’intervention du gouvernement fédéral à propos de l’acte du lieutenant-gouverneur Letellier, qui avait renvoyé ses ministres le 2 mars, 1878.
Quel que soit le point de vue auquel on se place pour juger ce discours, il est impossible de ne pas admettre que c’est une des plus vigoureuses et des plus puissantes harangues qui aient jamais été prononcées dans l’enceinte de notre assemblée législative.
Mais le travail et le talent étaient ici impuissants à conjurer le