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Le consolant sourire ; et de son front d’airain
Les sillons se creusaient sous le soc du chagrin ;
Et ses traits se perdaient dans ces précoces rides,
Des blessures du cœur cicatrices arides.
Les veilles du remords attaquaient sa raison.
Errant sur les débris de sa triste maison,
Désabusé de tout même de la vengeance,
De ses émotions il sentait l’indigence,
Secouait son esprit, sans pouvoir l’agiter,
Et cherchait à se fuir sans jamais s’éviter.
Après avoir long-temps combattu sa mémoire,
S’il paraissait enfin remporter la victoire,
Son chagrin retiré n’était que plus profond ;
Son âme démentait le calme de son front.
Quand un fleuve fougueux est saisi par la glace
Cette froide épaisseur n’atteint que la surface ;
L’eau vive, un peu plus bas, coule et court librement.
Son cœur, comme scellé par l’excès du tourment,
Se retournait toujours sur la même pensée,
Dont la racine alors trop avant enfoncée,