Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 60 —

« J’étais par ma naissance indigne de ses charmes !
« Tes rivaux que la guerre a jetés sous mes armes,
« M’ont-ils trouvé trop vil, pour leur donner la mort ?
« Du crime d’être né suis-je comptable au sort ?
« Ton nom m’est interdit ! je le sais, mais ma gloire,
« Pourrait des Princes d’Est éclipser la mémoire,
« Si je vivais : et seul me fondant la maison,
« À la pointe du fer j’irais gagner mon nom.
« Mon casque s’est montré sur la route guerrière
« Plus beau que ceux des tiens de sang et de poussière ;
« Mes éperons d’airain piquaient mieux mon coursier
« Que vos molettes d’or, vos étoiles d’acier,
« Quand cherchant les combats comme des jours de fêtes,
« J’allais chez l’ennemi promener la défaite ;
« Et quand, les effrayant d’un nom que je n’ai pas,
« Leurs escadrons épars se fondaient sous mes pas ;
« Qui des tiens eût osé devant ces funérailles
« Opposer ma naissance à mon cri de batailles ?
« Ne pense pas pourtant que sous ton œil glacé
« Je veuille, par faiblesse, étalant le passé,