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J’aimerais mieux le voir à ce jour redouté ;
Il sera moins ému, quand le bronze irrité
Affranchissant ses os d’un repos séculaire,
Leur fera du Très-Haut aborder la colère.
Un arrêt sans appel a proscrit son bonheur ;
Un sommeil corrompu redit son déshonneur,
Et le nom qu’il prononce est à lui seul un crime.
Tout l’orgueil de son rang contre ce nom s’abîme ;
C’est un écueil mortel où se heurte son cœur.
Des plaines de la mer quand l’ouragan vainqueur,
Au sein d’un naufragé pousse avec violence
Le reste du vaisseau, vers lequel il s’élance,
Le malheureux soudain s’enfonce et s’engloutit ;
Telle, au choc imprévu du nom qui retentit,
Se brise de Raymond la dernière espérance.
A-t-on jamais connu cet excès de souffrance !
Ce nom qui le terrasse est celui de son fils ;
Tous les genres de mort s’offrent à ses esprits.
C’était son fils ! Hugo, l’enfant de sa jeunesse,
De celle que choisit sa première tendresse,