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Le guerrier, qui déjà se croit seul sur la terre,
Ne voit plus ses enfans, maudit son abandon,
Arrache du fourreau son sanglant cimeterre ;
Et son fils à genoux lui demande pardon ;
Il craint d’avoir mal fait, se rend timide, et tremble.
Lui, rejetant la mort, ce Viens, mon fils, lui dit-il ;
« Tu m’apprends mon devoir en craignant un péril :
« Quand je pourrai pleurer, nous pleurerons ensemble ;
« Puisque j’ai des enfans, je dois encor souffrir :
« Sans vous avoir bénis je ne veux pas mourir. »
Et, tournant vers les cieux sa paupière muette,
Il emmène à pas lents sa famille incomplète.


Paris, 18 juillet 1819.