Page:Lefèvre-Deumier - Le Couvre-feu.djvu/80

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE BONHEUR.





On est heureux partout, quand on est né pour l'être.
Crois-tu que le bonheur ne peut nous apparaître,
Qu'aux bords fleuris des eaux qui jasent dans les bois,
Au creux fertile et frais d'un vallon de ton choix ?
Penses-tu qu'ennemi des demeures mortelles,
La vapeur des cites intimide ses ailes,
Et qu'aux plus beaux concerts il préfère souvent
Les pleurs du rossignol, qu'éparpille le vent?
Les poëtes l'ont dit, mais ne l'ont dit qu'en songe,
Dans leurs heures d'ennuis, ou leurs jours de mensonge.
Moi, qui vis dans les champs, sans pouvoir l'y fixer,
C'est dans un bal, un jour, que je l'ai vu passer.
Sans doute du désert la source vagabonde,
Berce mieux notre cœur que les lyres du monde :