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L’âme, qui l’animait, ne vous a point quittés.
Réservez-lui toujours sa place à vos côtes,
Et qu’il marche en vos rangs, comme l’on vit naguères
Commander au combat l’ombre d’un de vos pères !
Mais tandis que je parle il est déjà vengé :
Et du troupeau des Turcs, votre glaive insurgé
Chasse de toutes parts l’insolente démence ;
La Grèce interrompue à la fin recommence.
De leurs troncs assoupis vos antiques forêts
Font croître des lauriers plus grands que vos cyprès :
Partout où l’on vainquit, moissonnant la victoire,
Les noms de vos exploits se doublent dans l’histoire :
Tous les siècles, en un, se passent sous nos yeux ;
Et prêt à vous admettre au rang de vos ayeux,
L’airain de l’avenir, égarant ses hommages,
Souvent avec les leurs confondra vos images.
On confond jusqu’aux lieux témoins de vos succès ;
La mer dispute au sol la scène des hauts faits,
Et ses fils, en tombant au détroit de leurs îles,
Ont jusques sur les flots porté les Thermopyles.