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Et le doute de tout… Vous, que j’aimai peut-être,
Que j’ai cessé d’aimer, de voir et de connaître,
Amis, mes vieux amis, ne me regrettez pas ;
D’un moment de cnagrin évitez l’embarras,
Vos larmes se perdraient si loin de ma poussière !
Toi, qu’avant mon départ je verrai la dernière,
Tu m’oublieras bientôt ; car, je le sais, jamais
Tes yeux reconnaissants n’ont su que je t’aimais ;
Et vivant de ton âme à ton souffle ravie,
J’étais présent pour toi sans révéler ma vie.
Si mon nom quelque jour, mêlé parmi les morts,
Du fond de l’Orient revient toucher nos bords,
Il mourra sur ton cœur sans que rien s’y réveille,
Ou, comme un bruit de plus, frappera ton oreille.
De ta parure alors négligeant les apprêts,
Tes plaisirs, tes concerts en seront-ils distraits ?
Oh ! je ne suis pas même un de ceux qu’on oublie ;
Et lorsque loin de toi ma cendre ensevelie
Vers mes cyprès récents appellera tes pleurs,
Au bal accoutumé tu riras sous tes fleurs.